Pérennité de l’entreprise : tout savoir
La pérennité des entreprises est une problématique de plus en plus présente dans le contexte économique actuel. Entre la hausse des défaillances d’entreprises (+23% au 1er semestre 2024), les conséquences encore palpables de la pandémie de COVID-19, et une inflation persistante, comprendre les facteurs qui influencent la durabilité des entreprises est crucial. Cela revêt une importance particulière pour les PME et ETI, souvent plus vulnérables aux aléas économiques.
Dans cet article, nous explorons les éléments clés de la pérennité de l’entreprise : définition et calcul du taux de pérennité, chiffres en France, facteurs favorables à une meilleure durabilité et l’implication dans la gestion du poste client.
Taux de pérennité d’entreprise : définition et calcul
Le taux de pérennité de l’entreprise, également appelé taux de survie ou de durabilité, mesure combien d’entreprises créées à une période donnée restent actives plusieurs années plus tard. Selon l’INSEE, une entreprise est considérée comme active à une date donnée, si jusqu’à cette date, elle n’a pas effectué de formalité de cessation d’activité enregistrée dans le répertoire Sirene ou détectée lors de la collecte de l’enquête SINE.
Le calcul du taux de pérennité repose sur la comparaison entre le nombre d’entreprises créées lors d’une année de référence et celles toujours actives plusieurs années après. Par exemple, en prenant en référence l’année 2019, cela donne le calcul suivant :
Taux de pérennité des entreprises à 5 ans = Nombre d’entreprises créées en 2019 et toujours actives en 2024 / Nombre total d’entreprises créées en 2019.
Ce calcul est néanmoins limité parce qu’il ne prend pas en compte la performance économique ou la rentabilité. Une entreprise peut toujours être active mais financièrement en difficulté. Elle sera donc comptée dans les chiffres de taux de pérennité à 5 ans mais pourrait en disparaître si le taux était aussi calculé à horizon 10 ans.
Pérennité d’entreprise : pourquoi s’y intéresser ?
Analyser le taux de pérennité de l’entreprise permet d’évaluer les risques financiers, stratégiques et opérationnels liés à ses clients.
Un entreprise qui a un bon taux de pérennité inspire confiance et attire les financements extérieurs : investisseurs, banques… Elle est plus crédible et de fait peut bénéficier de conditions plus avantageuses. Sa “longévité” permet aussi de rassurer ses propres clients et de faciliter la fidélisation. Tous ces effets vous permettent, dans votre position de créancier, de supposer que votre client ayant un taux de pérennité correct sera plus en mesure d’honorer ses factures.
Dans un contexte où les entreprises doivent gérer leur poste client avec rigueur, cette mesure devient un outil supplémentaire. Il peut notamment être associé au Z-score d’Altman qui évalue le risque de défaillance d’une entreprise.
Pérennité des entreprises : les chiffres en France
Depuis 1998, l’Insee a mis en place le dispositif SINE (Système d'Information sur les Nouvelles Entreprises) qui observe et suit une génération de nouvelles entreprises tous les 4 ans. Cette étude indique notamment le taux de pérennité des entreprises. Voici quelques statistiques significatives :
- 61,3% des entreprises créées en 2014 étaient toujours actives 5 ans plus tard, contre 60,4% pour celles de 2010.
- Dans le détail, parmi les entreprises créées en 2014, 91,3% sont encore actives un an après, 82,4% deux après et 73,6% trois ans après (contre respectivement 91,1%, 81,1% et 71,8% pour celles de 2010). Autrement dit, c’est plus d’une entreprise sur 4 qui disparait au bout de 3 ans…
La cohorte des entreprises créées en 2018 a dû faire face à des défis majeurs, notamment la pandémie de Covid-19, qui a frappé deux ans après leur création. 6 entreprises sur 10 ont rencontré des problèmes de trésorerie en raison de la baisse d’activité.
Pour une entreprise sur 5, les fondateur·rices ont mobilisé leurs propres ressources pour maintenir l’activité.
Deux tiers des entreprises encore actives en 2021 ont bénéficié quant à elles de dispositifs d’aide (report des échéances fiscales et sociales, fonds de solidarité, PGE, indemnisation de chômage partiel).
Parmi elles, 84 % des dirigeant·e·s estiment que cela a permis de préserver leur activité, que ce soit partiellement (48 %) ou totalement (36 %).
Ces aides ont contribué à une chute radicale du nombre de défaillances en 2021, comme en témoigne le graphique ci-dessous. Cependant, les données du S1 2024 rapportées par la Coface et Altares montrent une augmentation de 23 % des procédures par rapport à 2023, atteignant 39 506 défaillances. BPCE L’Observatoire a publié le 8 janvier 2025 le bilan sur l’année 2024 des défaillances. Il en dénombre près de 66.500. La Banque de France n’a pas encore mis son graphique à jour mais on peut d’ores et déjà constater que c’est un seuil qui n’avait jamais été atteint !
Pérennité de l’entreprise : comment (presque) la garantir ?
D’après l’enquête SINE, différents facteurs influenceraient la pérennité d’entreprise.
Facteur liés au·à la créateur·rice
L’étude démontre que les chances pour une entreprise d’être encore active 5 ans après augmentent selon :
- La situation personnelle : Les créateur·rice·s vivant en couple dans un contexte familial stable ont généralement un taux de pérennité plus élevé, grâce à un soutien moral et financier accru.
- L’expérience professionnelle : Les entrepreneur·e·s ayant travaillé avant de créer leur entreprise présentent un taux de pérennité à cinq ans de 68%, contre 57% pour celles et ceux sans expérience préalable.
- L’activité professionnelle : le taux de pérennité augmente si les personnes n’ont plus d’activité professionnelle dès que le projet commence. Autrement dit, elles se consacrent entièrement à la création de leur entreprise.
Facteurs liés à l’entreprise
Le taux de pérennité de l’entreprise est également bien meilleur selon :
- Les investissements initiaux : Des moyens financiers importants au démarrage augmentent significativement les chances de succès. En effet, les moyens investis dès le départ sont la clé pour envisager sereinement le futur. Les besoins peuvent effectivement être nombreux : location de locaux ou d’espace de travail, achat de matériel informatique, consommable et bureautique, paiements des services fiscaux et URSSAF, abonnement internet, équipement professionnel, création de site internet etc. Une évaluation inadéquate de ces besoins peut rapidement entraîner des problèmes de trésorerie, difficiles à résorber, et menant parfois à la faillite.
- Le statut juridique : Les sociétés affichent un taux de pérennité à 5 ans plus élevé (70%) que les entreprises individuelles (57%).
- La structure : Une entreprise qui dispose d’une structure solide dès ses débuts, comme l’embauche d’un salarié, maximise ses chances de succès.
- Le secteur d’activité : S’il correspond au métier qu’exerçait auparavant le·la fondateur·rice ou s’il concerne les activités financières et d’assurance, alors les entreprises présentent une meilleure durabilité.
Cependant, ces statistiques ne représentent qu’une partie des facteurs influençant la pérennité d’entreprise. Évidemment que bien d’autres y participent tels que la gestion interne, les choix stratégiques, le recouvrement efficace de ses créances, des évolutions marché, des règlements spécifiques… Tous ces facteurs peuvent influer de façon favorable comme défavorable le business d’une entreprise.
Pérennité de l’entreprises et gestion du risque client
Quand on sait qu’une entreprise sur quatre disparaît au bout de 3 ans et près de 40% au bout de 5 ans, il est légitime de se préoccuper de la capacité de vos clients, jeunes entreprises, à régler leurs factures.
D’autant que “société active” ne veut pas dire “en bonne santé”. En effet, sur les entreprises toujours actives 5 ans après, 21% d’entre elles se trouvent en difficulté et tentent de sauvegarder leur activité.
Doit-on aller plus loin et ne travailler qu’avec des entreprises historiques ? Non pas la peine d’être aussi radical !
Les facteurs de pérennité d’entreprise comme vu précédemment sont très variés. Ils doivent donc être analysés ensemble et être adaptés selon des circonstances particulières.
Prenons l’exemple d’une société qui a 3 ans et qui vient de se faire racheter par une autre. On peut alors se tourner du côté de l’entreprise qui achète. Le·a dirigeant·e est certainement expérimenté·e et sa société dispose probablement de capitaux solides. Il serait donc dommage de ne pas travailler avec elle !
Alors comment limiter les risques clients ?
- Surveiller la solvabilité de vos clients : Concentrez-vous plus sur la solvabilité d’une entreprise que sur sa date de création. Notre outil LeanPay vous y aide en récupérant le score client en temps réel de votre fournisseur d’informations financières (Altares, Creditsafe, Ellisphere…). Il vous indique également le niveau de risque de chaque débiteur.
- Mettre en place des alertes : Soyez informé des événements majeurs affectant vos clients (fusion, changement à la direction, procédure de sauvegarde…). Notre logiciel de gestion du risque clients vous permet d’ailleurs d’avoir automatiquement ce type d’alerte sur les entreprises que vous souhaitez suivre de près.
- Prioriser les relances : Adaptez votre stratégie de recouvrement en ciblant spécifiquement les clients que vous aurez qualifiés de “à risque”. Envoyez-leur une relance préventive avant échéance et réduisez le délai entre chaque relance pour que le retard, si retard il y a, soit le plus réduit possible. C’est tout à fait possible avec notre logiciel LeanPay qui permet de personnaliser les relances clients.
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