Trésorerie des entreprises : entre tensions et résilience
Les grandes entreprises françaises et les ETI sont confrontées à une conjoncture économique délicate. Selon une enquête publiée en janvier 2025 par Rexecode en collaboration avec l’AFTE*, les signaux d’alerte sur leur trésorerie se multiplient.
Dans un contexte marqué par la hausse des matières premières, une inflation persistante et des tensions sur les taux de change, les entreprises doivent redoubler d’efforts pour préserver leur santé financière. Ces défis reflètent un environnement économique toujours instable, où la gestion de trésorerie joue un rôle clé dans la pérennité des entreprises.
Une trésorerie globale en repli mais résistante
Les résultats de l’enquête mettent en lumière une inquiétude grandissante chez les trésoriers :
- Trésorerie d’exploitation : Le solde d’opinion des trésoriers a chuté de 27 points, passant sous la moyenne de long terme. Cette baisse reflète une perception généralisée d’une moindre capacité des entreprises à générer des liquidités via leur activité courante.

- Trésorerie globale : Bien que le solde d’opinion ait reculé de 23 points, la situation reste moins préoccupante que pour la trésorerie d’exploitation. Malgré ce repli, la trésorerie globale des grandes entreprises et des ETI continue de se maintenir à un niveau supérieur à sa moyenne de long terme, témoignant d’une certaine résistance face au durcissement du contexte économique et aux incertitudes politiques et budgétaires.

Les facteurs de tension
L’enquête met en évidence plusieurs éléments qui, d’après les trésoriers interrogés, affectent la situation financière des entreprises en ce début d’année.
Les prix des matières premières et de l’énergie
Si l’influence des prix des matières premières sur la trésorerie est perçue comme globalement stable, cette appréciation masque des différences entre secteurs. La part de ceux qui considèrent que ces coûts ont un impact significatif est passée de 30 % fin 2024 à 35 % en janvier 2025, traduisant une inquiétude croissante.
Par ailleurs, certains trésoriers signalent une pression sur les prix du gaz, liée à un hiver plus rigoureux et à des stocks européens plus faibles que l’an dernier.
L’appréciation du dollar face à l’euro
L’évolution du taux de change euro-dollar constitue également un point de vigilance. Le dollar a poursuivi son appréciation face à l’euro, atteignant 1,03 $ pour 1 € à la mi-janvier 2025. Selon les trésoriers interrogés, cette dynamique s’explique par un différentiel de croissance transatlantique et par les anticipations de la politique économique aux États-Unis à la suite du changement de gouvernement.
Si l’influence du taux de change sur la trésorerie des entreprises est jugée relativement stable, la part des trésoriers qui estiment ce facteur déterminant a légèrement augmenté, passant à 32 % en janvier.
L’augmentation des retards de paiement
Les retards de paiement continuent d’augmenter, ce qui a un impact sur la trésorerie. De plus, le désengagement croissant des établissements bancaires et le recul des assureurs-crédit dans leur soutien financier renforcent les difficultés des entreprises à trouver des financements extérieurs.
L’accumulation des créances en retards, voire impayées, peut entraîner un effet domino sur l’ensemble de la chaîne économique, augmentant le risque de défauts de paiement et de faillites. Sans solutions adaptées, la capacité d’investissement et la croissance des entreprises pourraient être fortement compromises.
Quelles stratégies mettre en place ?
Cette nouvelle année s’annonce comme une période de transition pour les entreprises françaises. Avec un environnement économique encore instable, plusieurs stratégies seront essentielles pour renforcer leur résilience financière.
L’une d’entre elles repose sur la gestion des créances clients, levier essentiel pour garder une trésorerie saine. En effet, comme évoqué précédemment, les retards de paiement constituent un risque majeur pour les entreprises, rendant indispensable l’optimisation du recouvrement.
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*Rexecode et AFTE (Association Française des Trésoriers d’Entreprise) publie chaque mois une enquête relatant l’opinion des trésoriers de grandes entreprises françaises et d’ETI sur la trésorerie d’exploitation et sur la trésorerie globale. L’enquête présentée dans cet article s’est déroulée entre le 8 et le 14 janvier 2025, et relate les réponses de 105 trésoriers.